Pull grégoire

Modèle et fil : Phildar, catalogue n°59 (A/H 2011-2012) ■ Robe : Audrey

La semaine dernière, j’étais en Lorraine, il faisait un temps magnifique, je faisais la tournée des copains, j’admirais leurs belles maisons, je dévalisais le Mondial Tissu du coin, je profitais de la belle campagne, bref, c’était chouette.

Cette semaine, je suis rentrée, il fait un temps pourri, toutes mes copines bossent, mon appart me paraît tout petit, j’ai du mal à trouver un endroit dans la ville d’où je puisse voir la ligne de l’horizon, mais c’est pas grave, je suis toujours en vacances, j’ai fait réparer mon vélo, j’ai acheté des tulipes et des renoncules, mes cheveux sont assez longs pour faire une mini-tresse sans que tout dégringole, bref, ma vie est faite de choses positives d’une importance mondialement capitale, mais une seule va vraiment vous ravir le coeur, mesdames (et messieurs?…) : bientôt, c’est le printemps! (sisi, promis, quand il aura cessé de neiger, on verra des petites fleurs pointer le bout de leur nez!)

Oui, parce que, même si l’automne et l’hiver sont mes saisons favorites, je dois avouer que, vers le mois de mars, je commence à avoir envie de vert et de douceur, et de ranger les gros pulls au placard pour passer aux petits gilets!

Enfin, avant de pouvoir découvrir nos petits bras maigrelets que les raclettes hivernales n’ont pas réussi à remplumer (et pourtant, je vous assure que j’y ai mis du mien!), il va nous falloir encore patienter quelques semaines… Mais, grâce à mon nouveau pupull, je suis presque contente de voir la neige tomber aujourd’hui!

Et pourtant, voilà un des pulls qui a généré le plus de scepticisme dans mon entourage durant son tricotage… Heureusement que ma soeur n’était pas dans les parages, car je n’ose même pas imaginer ce qu’elle aurait pu inventer comme comparaison pour ce point hyper reliéfé! A chaque fois que je le sortais devant quelqu’un, j’avais droit, au mieux, à un poli : « Oh, la couleur est jolie… », et, au pire, à une moue dubitative suivie d’une remarque du genre : « Euh… Tu es sûre? C’est hyper volumineux, quand même, non?… »

Moi, le point, c’est ce qui me plaisait : j’avais envie de torsades, d’un truc marrant à faire, d’un fil assez gros pour me changer un peu après mon pull Bruyère, donc bon, je n’avais pas trop de doutes là-dessus. Par contre, ce qui me questionnait, c’était plutôt la forme du pull. Sur le catalogue, il est assez court, les manches sont aussi plutôt courtes, et je ne savais pas trop quoi faire : rallonger? Garder les mêmes proportions?

Finalement, j’ai juste (beaucoup) rallongé le corps (un pull Philphi normal m’arrive à peine à la ceinture, donc un pull décrété « court » par la marque revêtrait sans doute des allures de brassières sur mon buste apparemment démesuré) et un tout petit peu les manches, mais, le point étant effectivement assez imposant, je me suis dit qu’il valait mieux ne pas trop l’allonger, histoire que cela ne fasse pas une trop grande surface et que je ne sois pas perdue là-dedans!

Lorsque j’ai eu fini toutes les parties (dos, devant, deux manches, deux bandes de côtes pour le devant, deux pour le dos et une pour le col, Aaargh!), j’ai commencé le montage, tout impatiente de voir ce que ça rendrait, et là…

… je me suis trompée dans les satanées bandes de côtes! J’ai cousu celles du devant au dos… Bon, pour ma défense, il faut dire que c’était un dimanche matin, je n’étais pas très réveillée, et j’ai eu beau me dire : « tiens, c’est bizarre qu’il faille tirer sur les bandes comme ça pour les ajuster… », j’y suis tout de même allée franco, et je ne me suis rendu compte de mon erreur seulement les deux bandes cousues, avec une superbe couture invisible.

Oui, invisible.

Tellement invisible que, lorsque j’ai voulu découdre, je ne voyais pas moi-même où était la couture. Ca faisait longtemps que ce genre de crotte ne m’étais pas arrivé, tiens! Bon, j’ai fait comme j’ai pu, j’ai sacrifié les bandes de côtes (c’était ça ou les devants…), je les ai retricotées, recousues, cette fois à la bonne place, et, ouf, tout tombait parfaitement, ce qui, comme vous pouvez le voir, m’a mise en joie!

(Oui, bon, voilà… C’est comme ça que mes « séances » photo se finissent généralement… Hum… Je suis seule avec moi-même, je me trouve totalement débile face à mon appareil photo, à prendre des poses éthérées et à regarder rêveusement le plafond, donc, euh, ben, voilà quoi, souvent, à la fin, je me déchaîne un peu!)

Bref, trêve de blabla, je vous laisse admirer la bestiole sur son cintre… Bon, en vrai, la couleur est plus subtile, le gris tire très légèrement sur le rose. Notez les petits détails des fameuses bandes de côtes aux épaules (mes respects à « Nadège », de chez Phiphi, qui signe le modèle, pour moi, c’est LE petit détail qui change tout!) :

Il est sympa, non? Je trouve que le côté très brut du point, et le fil assez gros, font un joli contraste avec mes petites robes fleuries et fluides, ou avec le pantalon beige-rosé que j’ai aussi. Et, point non négligeable que m’a fait remarquer ma chère Marion, avec une très légère ironie dans la voix : « Ben voilà, t’as trouvé le moyen de donner un peu plus de volume à tes bras! »

Par contre, le prochain tricot, que vous pouvez d’ailleurs apercevoir sur les photos, je vous préviens, il n’aura AUCUNE finition!! Pas de bandes de côtes!! Non mais!

Allez, j’y retourne!

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L’avis de Monsieur :

Durant le tricotage : « Oooh, j’adore la couleur! »

Devant le pull porté : « Mais, ils se ressemblent tous un peu, tes pulls, non?… »

(Pfff, comme si c’était mon genre, de ne tricoter que des pulls de couleurs neutres avec des points reliéfés!)