Veste Michelle

Modèle : Phildar, catalogue n°94 ■ Laine : Phildar, qualité Nébuleuse

Bon, j’avoue, je triche un peu : cette veste, je l’ai réalisée l’hiver dernier, à un moment où j’avais un besoin psychologique et physique de tricoter. Je pense que les tricoteuses qui me lisent comprennent bien ce que je veux dire : j’avais besoin d’enchaîner les mailles pour m’évader, rêver, me vider la tête tout en me donnant une occasion de créer. Le petit problème, c’est que j’avais très peu de temps, et pas trop envie de me lancer dans un truc interminable (du genre ça ou ça, argh!).

J’ai donc choisi exprès un modèle super simple, en grosse laine, avec du point mousse et du godron, et une forme quasi rectangulaire. À vrai dire, ça faisait un moment que ce modèle était sur ma liste, mais je craignais un peu la contradiction entre l’épaisseur de la laine (= veste d’hiver à porter quand on a très froid) et la courtitude des manches (= gilet de printemps à porter quand il fait plutôt doux). Après avoir tergiversé longuement, je me suis finalement lancée, en me disant que, si le résultat final ne me plaisait pas, le plaisir de la réalisation aurait au moins répondu à mes attentes thérapeutiques!

J’ai mis peu de temps à le tricoter, vous vous en doutez, ça monte super vite, ce qui est vraiment plaisant! Une fois toutes les parties tricotées et le montage effectué, je me suis trouvée face a un gros, gros doute.

En bref : j’étais pas du tout, mais alors pas du tout convaincue du truc.

Je me sentais vaguement ridicule avec cette grosse veste un peu raide – surtout de profil, à cause des manches que je trouvais trop courte. L’image du bonhomme Michelin s’est très vite imposée à moi, et, une fois cette idée en tête, j’ai vraiment eu du mal à m’en détacher.

Donc, j’ai remballé mon tricot dans un placard, pas décidée à m’en séparer tout de suite, mais fermement convaincue que je ne le porterais sans doute jamais.

Et puis, la semaine dernière, quand j’ai effectué ma rotation saisonnière de fringues (je me retenais depuis un mois de ne pas remballer mes fringues d’été au profit de celles d’automne, tellement je trépigne de retrouver mes petites robes en laine à partir du 15 août !), je suis retombée dessus. Et je me suis dit, c’est dommage, tout de même, les alternances de points sont originales, le col est joli, la laine super douillette, faudrait quand même que je trouve comment la porter… Donc, je l’ai réessayée.

Et là, finalement, je l’ai trouvée pas si disproportionnée que ça, ma grosse veste. Je l’ai même trouvée carrément portable. Bon, évidemment, je ne vais pouvoir la porter que trois–quatre semaines dans l’année, vu qu’il faut qu’il fasse suffisamment doux pour que je puisse me balader les avant-bras à l’air, mais suffisamment froid pour pas que je finisse tel un homard ébouillanté. Je vais peut-être arrêter de tricoter de l’écru, tiens, parce qu’on dirait que ce problème se pose chaque fois que j’opte pour cette couleur !

A part la forme un peu trop carrée, son second défaut est que le col ne tiens pas replié. J’ai pensé au départ faire quelques points pour le tenir « en forme », mais à l’usage, je me suis rendu compte que c’était très agréable de pouvoir m’envelopper dedans en rabattant le col, sans avoir de courant d’air au niveau du décolleté …

Sinon, au niveau du « style », j’ai du mal à la porter avec des robes ou jupes, je trouve que le mieux reste un pantalon très près du corps, histoire de contrebalancer le volume en haut.

Et concernant la couleur, évidemment, c’est super pratique, car elle s’assortit avec tout, mais assez risqué : attention au cambouis, aux vomitos de garçonnet, à la petite viennoiserie du mercredi matin et à la soupe à emporter du jeudi midi!!

Quoi qu’il en soit, même si je la porte davantage pour le confort qu’elle me procure que parce que j’ai la certitude qu’elle me va bien, j’ai vraiment adoré la tricoter. Le tricot qui monte vite, quand même, c’est le pied!!

A ce propos, je ne sais pas quand je serais en mesure de vous montrer mon prochain tricot : c’est un looooonnnnng gilet en point reliéfé, que j’avais bien commencé, mais, arrivée au premier demi-devant, je me suis rendu compte que… je m’étais plantée de point pour le dos!! J’ai tout simplement totalement zappé de lire les explications du point, et je suis partie sur ce que j’imaginais en voyant la photo!! Or, le point proposé est tout de même beaucoup plus original…

A gauche : mon point de damier tout bête ■ A droite : le point proposé par le modèle

Donc… Je crois que je suis bonne pour refaire tout le dos, non?…

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L’avis de Monsieur : « Oh, on dirait Cruella! »