La jupe du retour

J’aurais aussi pu appeler cet article « Tout vient à point à qui sait attendre »… J’ai attendu presque deux ans avant de reprendre le chemin de ce blog et c’est mon reccord de désertion ici. Ce n’était ni volontaire, ni anticipé, mais les conditions n’étaient tout simplement pas réunies pour que je puisse m’asseoir tranquillement devant un clavier, et l’énergie n’était pas au rendez-vous pour prendre de jolies photos. Je n’avais pas envie de bâcler les choses, car j’ai toujours beaucoup soigné ce petit espace et j’ai à coeur qu’il reste fidèle à ce que j’en ai fait, depuis si longtemps que je le tiens. Mon problème ici, comme en de nombreux domaine, est que j’ai beaucoup de mal à être satisfaite de ce que je fais, et mon perfectionnisme me pousse parfois à ne rien faire plutôt qu’à faire les choses moins bien que ce que j’aurais voulu. (D’ailleurs, je me rends compte en transférant ces photos de mon téléphone sur l’ordinateur qu’elles ne sont pas de très bonne qualité, j’ai dû les prendre dans un endroit trop sombre, et sont bancales, mais tant pis, elles ont le mérite d’exister.)

Durant ces deux ans, que s’est-il passé pour moi? Eh bien, principalement : nous avons encore une fois déménagé! Mais cette fois-ci pour de bon, car il semblerait que nous ayons enfin trouvé notre foyer, et chaque jour, je remercie le Ciel, la Terre et les Etoiles de s’être alignés pour me permettre enfin d’installer définitivement mes petites affaires dans un lieu bien à moi, et permettre par le même coup à mon esprit d’arrêter de projeter des « et si… », des « peut-être que… », mais de pouvoir faire de vrais projets, et même carrément d’être dans l’action!

Evidemment, chaque déménagement est précédé de sa période de tris, d’encartonnage, de transit, de travaux, de déménagement pur et dur, d’installation, de désencartonnage, etc, etc. Il semblerait que je sorte enfin le nez de tout cela, et même si ma jolie demeure est encore bien loin de la déco et de l’ameublement parfaits que je projette pour elle , mon cerveau semble estimer être suffisamment disponible pour reprendre ce blog. Et je pense même que le fait de me sentir enfin installée pour de bon, avec toutes mes affaires organisées en des points précis et identifiés, et non dans des cartons mouvants comme c’était le cas depuis quatre ans, devrait me permettre d’instaurer une routine relativement régulière pour mes photos-écritures d’articles-publications.

Ça tombe bien, car durant ces deux ans, je n’ai pas laissé tomber mes aiguilles à tricoter et ma machine à coudre, loin de là! Bien au contraire, ce sont ces activités créatives qui m’ont permis de décompresser durant ces dernières années, et de centrer mon esprit sur quelque chose dont je pouvais maîtriser l’avancée, alors que tout autour de nous me semblait suspendu. J’ai donc une petite réserve non négligable de tricots et cousettes à montrer ici, sans compter celles que j’envisage pour le printemps et l’été à venir. Car disposer d’un petit atelier, lumineux, relativement bien organisé, et dans lequel je me sens dans ma bulle, a évidemment des effets très positifs sur ma motivation et mon énergie créatives!

Je commence donc par cette petite jupe, pour ne pas être trop hors-saison (j’ai beaucoup cousu pour l’automne et l’hiver, mais je vous montrerai ça dans quelques mois). Je l’ai réalisée durant les vacances de Pâques, et sa réalisation a été rapide et efficace!

Je l’ai cousue dans un tissu acheté chez Sacrés Coupons il y a plusieurs années, que j’avais dans mon stock depuis trois déménagements, mais dont je ne savais pas quoi faire. Il s’agit d’un coton a l’aspect côtelé, un peu comme du velours, mais très frais. J’étais donc un peu déconcertée par la contradiction entre la couleur et la composition très printanières, et l’aspect côtelé qui est, pour moi, davantage lié aux vêtements d’automne-hiver. Et j’en avais trois mètres, et lorsque j’ai de si grands coupons, j’ai toujours des scrupules à faire une « petite » pièce dedans… Ceci étant, comme en bien d’autres domaines actuellement, comme je l’ai indiqué en introduction, je suis dans une phase où j’ai envie d’avancer et de passer à l’acte, et je sature un peu des choses qui stagnent. Lorsque j’ai vu ce patron, je l’ai tout de suite associé à ce tissu qui avait bien suffisamment dormi dans mon armoire, et tant pis si elle ne nécessitait que 1,50m. Je ne pense pas utiliser le restant du tissu, mais je trouverai bien une amie couturière à qui le donner.

Je crois que j’ai presque tout fait en deux jours : recopiage du patron, coupe du tissu, et couture. J’ai un peu procrastiné quand il s’est agit de passer aux boutonnières, car j’angoisse toujours lorsqu’il s’agit de cette étape : calculer la bonne longueur de boutonnière pour que le bouton passe sans tirer sur le tissu, mais pas trop facilement non plus pour ne pas qu’il en sorte de façon intempestive, croiser les doigts pour que ma machine ne choisisse pas justement ce moment pour me faire un petit bourrage de fil de cannette (ce qui n’arrive quasiment jamais, mais les rares fois où ça m’est arrivé j’étais vraiment bien embêtée!), et enfin, le moment le plus stressant : ouvrir la boutonnière sans déraper!

Afin de parer à ce dernier point en toute sécurité, je me suis offert, en même temps que j’ai acheté les boutons, un petit outil bien pratique, un cutter à boutonnières. Ayant ce gadget en ma possession, j’étais désormais bien trop excitée à l’idée de le tester pour repousser le passage à l’acte, et j’ai donc exécuté mes cinq boutonnières. Et tout s’est très bien passé, ouf! Je vous recommande donc chaudement cet outil, qui permet de faire des boutonnières bien nettes, sans l’angoisse du dérapage de découds-vite. J’ai aussi vu passer quelque part une colle spéciale anti-effilochage pour donner aux boutonnières un aspect encore plus net, et je pense m’en équiper la prochaine fois que je passe en mercerie.

Le résultat final est donc une petite jupe à la ligne assez sobre -ce que je voulais car le tissu est déjà suffisamment éloigné de mes couleurs habituelles pour me faire largement sortir de ma zone de confort- avec de jolies pinces pour appuyer la taille. J’aime vraiment beaucoup ces pinces qui donnent un côté assez raffiné à la jupe, je trouve, plutôt qu’une ceinture normale. Je suis aussi une grande fan des jupes boutonnées devant, cela donne un petit côté rétro que j’apprécie, et dans le cas d’une jupe assez droite et près du corps comme celle-ci, c’est plus confortable à vélo (et dans les escaliers!) qu’une jupe droite: on peut, éventuellement, ouvrir le dernier bouton pour davantage d’aisance lors du pédalage.

J’ai un petit doute quant à la longueur, je me demande si je n’aurais pas dû faire quelques centimètres en moins, mais je me rends compte que j’ai perdu l’habitude de porter du court, notamment sans collants, et je me sens plus à l’aise comme cela. C’est plus visuellement que je m’interroge. Je veux bien vos avis!

Voilà pour ce qui est de cette jupe! Je vous mets en fin d’article une petite fiche technique avec les références du patrons et autres détails qui pourraient vous intéresser, pour reprendre les bonnes habitudes!

Et je vais essayer d’ajouter une nouvelle habitude à chaque article, qui sera de vous montrer la nouvelle pièce en association avec une autre de ma réalisation, puisque depuis un moment j’essaie de réfléchir mes tricots en fonction de mes coutures, et inversement, pour avoir une garde-robe qui soit facile à accorder – et je dois dire que ça fonctionne plutôt bien. Voici donc la jupe en association avec un gilet tricoté il y a plusieurs mois, que j’ai beaucoup porté cet hiver, que je pense continuer à porter au printemps en guise de « petite laine », comme disait ma grand-mère, et qui aura droit à son article dédié un de ces jours.

A très vite!

Fiche technique

• Patron : jupe 118, burdastyle 04/2024
• Métrage : 1,50m
• Tissu : Sacrés coupons, 100% coton
• Niveau de couture : 2/4
• Points techniques : pinces, montage d’une doublure, boutonnières
• Modifications : je n’ai pas fait les poches prévues par le modèle. Mais je les ferai sans doute dans une future version hivernale en velours.
• Points forts : elle est confortable grâce aux pinces qui ne scient pas la taille comme une ceinture classique, assez rapide à réaliser et rendra très différemment selon le tissu employé. Je l’imagine très bien dans une version jean ou velours.
• Points faibles : je n’en trouve aucun. Si ce n’est que, comme d’habitude, c’est un patron burda, ce qui implique des marges de couture non incluses et des explications exclusivement écrites.